Orpaillages 5, 2014
Dans sa définition première, l’orpaillage est cette technique des chercheurs d’or qui permet de faire apparaître des paillettes d’or à partir de boue et de cailloux par un geste tournant.
Dans ma pratique, ce que j’appelle “orpaillages” sont des dessins qui s’opèrent librement par pluie de points. Des points que je pose là où je sens une attraction, quasiment les yeux fermés, et qui se révèlent graviter autour d’une forme.
Au départ, l’idée, le mot ou la question est prononcé puis mis en réserve.
Je ne cherche pas à l’illustrer, essaie d’intervenir le moins possible dans le déroulement du hasard. Je le “geste” au sens de gestation, et par sensation magnétique. On pourrait les appeler aussi “dessins magnétiques”.
L’ensemble de mon travail tournant notamment autour de l’idée d’alchimie, ce procédé graphique y fait bien écho, dans le fait de cohérer et de révéler, dans le passage de la boue aux paillettes d’or, et ce par la concentration.
TEXTES
- Le défi serait de faire de soi-même son instrument.
- Ces raies, ces points brillants, moirages et chatoiements,
ces petites musiques infinies, ces jouissances sont de véritables rires d’enfants joyeux. - Le mou n’est pas toujours lâche.
Le lâcher peut être aussi tendu qu’un mouvement d’attraction. - Au fond, bien au fond, ils sont précis. Horlogers pris pour des fous.
- Est-ce la surdité qui nous a asséchés ou la sécheresse qui nous a rendu sourds ?
- Ce tissus d’harmonies subtiles inespérées nous habille en noble que nous vivons, entrevoyons à peine ou jamais.
- Quand la lumière se densifie, quand elle s’assourdit par le poids, elle se met à découvrir la beauté des forces qui la composent.
- Il y a au fond de l’oreille ce qui nous rend capables d’entrer en résonance avec tout ce qui vit.
Un petit labyrinthe génial.