Le carrosse, 2014

Inspiré d’une probable photo de guerre tirée d’internet, il montre un chariot, une sorte de phaéton éclaté et à demi enlisé. Il est mis en lien avec un extrait de “La découverte du ciel” d’Harry Mulisch, décrivant la vision réenchantée d’un enfant: un carrosse immobile sous terre “parce que tout le monde s’était endormi”.

Dans les zones les plus sombres de ce paysage de ruine sont insérés des dessins de mains créatrices ou soignantes, brillantes dans le mat du fusain.

 

DÉTAILS

TEXTES

 

De chaque côté de l’allée de gravier (…) on voyait la moitié supérieure de roues de charrette. A première vue, on aurait dit que quelqu’un les avait enterrées jusqu’à l’axe, mais Quinten, lui, savait :

c’était le contraire. Elles n’étaient pas enfoncées dans la terre, mais elles en émergeaient, ce n’étaient pas les moitiés supérieures mais inférieures.

Sous l’allée se trouvait en fait la carriole, la calèche, le carrosse d’or (…). Mais à l’envers, tiré par huit chevaux, le cocher avec les rênes assis sur le siège, et tout le monde à l’envers dans la terre, et à l’intérieur se trouvait non pas la reine mais une femme beaucoup plus belle, la plus belle femme du monde. Et le carrosse était immobile parce que tout le monde s’était endormi.

(La découverte du ciel de Harry Mulisch)