Baille baille, 2003

 

On pourrait s’imaginer allongé. Des vues d’un plafond se succèdent. On est aussi l’œil de la caméra qui cherche son point de stabilité pour une mise au point. Moins il y a d’accroche, plus le flou est dominant. On cherche avec elle les repères, nos yeux confondus.

A chaque glissement au flou -imprévisible d’ailleurs, appartenant à la logique de la machine-, apparaît et se clarifie un accord sonore de pas , de grondement et de sifflement aigu. Un accord familier si on prête attention aux phénomènes sonores issus du silence de l’avant-sommeil ou à celui, plus prompt, causé par le bâillement.

La perte de l’image tire l’œil vers une autre netteté.